Fracture de métacarpien ou phalange

Dernière mise à jour : 01/01/2019

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Qu’est-ce qu’une fracture de métacarpien ou phalange ? 

Les métacarpiens et phalanges sont les os qui constituent les doigts. Les fractures des métacarpiens ou des phalanges sont fréquentes. La plus fréquente est la fracture du 5ème métacarpien.

Comment traiter une fracture de métacarpien ou de phalange ?  

La grande majorité de ces fractures est bénigne et peut être traitée de façon conservatrice soit par immobilisation, soit par traitement fonctionnel, c’est-à-dire rééducation et mobilisation précoces. 

Les fractures jugées stables sont celles qui sont peu déplacées ou qui ne présentent pas de trouble de la rotation.

En revanche, lorsqu’il existe un déplacement important, un trouble de rotation ou lorsque que la fracture est multi-fragmentaire et très instable, le traitement chirurgical s’impose. Les fractures articulaires ainsi que les fractures ouvertes devront également être opérées. 

L’anesthésiste vous examinera et vous posera les questions d’usage sur votre état de santé et vos traitements éventuels. Il vous proposera, le plus souvent, une anesthésie loco-régionale qui ne supprime que la sensibilité du bras. L’intervention se fera le plus souvent en chirurgie ambulatoire (vous entrez et sortez de l’hôpital le même jour que votre intervention).

 

Attention :

Fumer augmente le risque de complications quelque soit le type d’intervention chirurgicale. Arrêter de fumer 4 semaines avant l’intervention et poursuivre le sevrage au minimum 3 mois après diminue ce risque supplémentaire. 

Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien ou votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.

Qu’est-ce qu’une ostéosynthèse ? 

Une ostéosynthèse consiste à fixer chirurgicalement, par du matériel métallique, la fracture afin de restaurer l’anatomie et de permettre une mobilisation précoce de la main. 

Plusieurs types de matériel d’ostéosynthèse peuvent être utilisés au niveau des métacarpiens ou des phalanges : 

  • des broches (fines tiges métalliques pointues, permettant de traverser les fragments osseux pour les assembler les uns avec les autres);
  • des vis et des plaques verrouillées  de petites dimensions adaptées au squelette de la main, soit en alliage de titane, soit en acier chirurgical, permettant de reconstruire et de fixer ces fractures; 
  • les cerclages métalliques, particulièrement adaptés aux formes de fractures obliques longues ou spiroïdes. 

Dans certains cas, le chirurgien pourra être amené à modifier son attitude au cours de l’intervention et à utiliser un autre matériel que celui initialement prévu en fonction des constatations opératoires. 

Le but de l’intervention est de restaurer l’anatomie du doigt mais surtout de restaurer sa fonction. Dans les fractures complexes, l’ostéosynthèse peut ne pas être strictement anatomique.

   

Évolution habituelle

L’attelle posée pour immobilisation après l’intervention doit être portée en permanence jour et nuit pendant 4 à 6 semaines. La kinésithérapie au rythme de plusieurs séances par semaine doit être débutée dès la levée de l’immobilisation. 

Suivi post-opératoire

Vous serez revu(e) en consultation de contrôle à l’UMPP dans le mois qui suit l’intervention. Plusieurs radiographies de contrôle seront à réaliser au cours du suivi. La reprise du travail peut être envisagée dès la 6ème semaine en fonction des activités professionnelles. Les broches devront être retirées secondairement, une fois la consolidation obtenue (entre 6 semaines et 3 mois) au cours d’une seconde intervention au bloc opératoire. Si une vis ou plaque a été posée, il est également souhaitable de prévoir leur ablation au cours d’une nouvelle intervention chirurgicale environ un an après l’accident. Les garder trop longtemps risque d’abimer les tendons. Cette nouvelle opération est à discuter avec votre chirurgien en fonction de votre âge et/ou de la gêne que vous pouvez éventuellement ressentir. 

Risques et complications

Les complications précoces principales liées à l’intervention sont :

  • la désunion de la cicatrice, les réactions inflammatoires sur certains types de fils,
  • l’hématome nécessitant un glaçage et une surélévation du bras,
  • une infection nécessitant une reprise chirurgicale pour lavage de l’articulation et une antibiothérapie,
  • un déplacement secondaire si l’os est de mauvaise qualité (ostéoporose) nécessitant une reprise chirurgicale pour nouvelle ostéosynthèse.

Les complications tardives principales liées à l’intervention sont : 

  • la raideur nécessitant la réalisation de kinésithérapie. Dans certains cas, il sera nécessaire de pratiquer une intervention de « ténolyse », c’est-à-dire une libération de ces adhérences afin d’espérer retrouver des amplitudes satisfaisantes,
  • l’algoneurodystrophie nécessitant la réalisation de kinésithérapie. L’algodystrophie est une complication imprévisible et aléatoire qui peut survenir après toute plaie ou traumatisme. Il s’agit d’une réaction de la région proche de la blessure. Elle correspond à un dérèglement du système nerveux. Elle peut évoluer sur plusieurs mois avant de rentrer dans l’ordre. La guérison n’est pas systématique,
  • l’arthrose nécessitant un traitement médical et/ou chirurgical si elle résistante au traitement médical bien conduit.

Cette fiche d’information a été rédigée par les chirurgiens de l’équipe Urgences Mains Paris Peupliers (UMPP).

Remise durant votre parcours de soins, elle est destinée à vous aider à mieux comprendre l’information délivrée par votre chirurgien. Il vous a expliqué la maladie dont vous souffrez ou dont il doit faire le diagnostic. Il vous a exposé les différentes modalité et alternatives de prise en charge et les conséquences prévisibles en cas de refus de l’acte proposé.

Vous sont exposées ici les raisons de l’acte pratiqué par votre chirurgien, son déroulement, les conséquences habituelles et les risques fréquents ou graves normalement prévisibles ainsi que les conditions du suivi après examen ou interventions.

Ce document, complémentaire de l’information orale que vous avez reçue, vous permet d’avoir une meilleure connaissance de votre pathologie et une prise de décision partagée avec votre chirurgien.

Il vous est recommandé de lire attentivement.